Voila donc le récit de notre 1er vol (enfin en tout cas pour moi les autres y avaient déjà volé) à Saint André les alpes :
Après une nuit agitée, accompagnée de différents animaux comme des araignées et un ours, le réveil fut difficile et marqué par le son strident d’une guitare joué par un fou !!!
Au petit dèj, la carte du coin était le premier centre d’intérêt. L’objectif d’aujourd’hui, décoller de Saint André, aller à Dormiouse et en revenir. Ça fait 90km c’est bon ça va le faire !!!
Une fois l’atterro repéré, la météo vérifiée, on monte au déco…arf il y en a deux, tout de suite ça provoque des divergences d’opinions entre les énergumènes présents. Finalement, on va au déco sud, il n’y a personne et c’est alimenté de face, ça suffit comme raisons, je crois non ??
Après le BBQ d’hier j’ai l’estomac qui fait un peu des bonds mais là il me faut des forces pour tenir pendant 4h de vol, du coup un sandwich (au saucisson bien sur) s’impose ! C’est bien alimenté quand même par ici, mais ça ne dérange personne. Des bi décollent pour nous faire les fusibles…c’est bon ils avancent bien et même qu’ils montent !!!
Dom décolle, Sté le suit. Moi n’ayant pas trop l’habitude du vent fort je me fais aider par Pascal. Il décollera derrière moi, après avoir fait un peu d’acrobatie pour son 1er déco.
Je commence mon vol en regardant Sté et Dom se faire satelliser par un monstre…youpi ça va faire des plafs de fous enfin !!!! Je trouve en effet un bon balèze à +6, qui me monte à 2400 et puis je ne sais pas ce que je fais je le perds et je retombe du ciel alors que Dom et Sté sont déjà partis pour la 1ère transition grrrrr !! Je ravance en direction du déco et me fait enterrer, pour finalement le reprendre et le travailler cette fois jusqu’à 2800 en attendant que le reste du voile qui cache le soleil depuis tout à l’heure parte et que ça remonte en face. Entre temps, Pascal décolle et prend le même que moi. Dom et Sté de font enterrés sur la crête d’en face, je vois Sté qui zizouille mais Dom reste introuvable dans le ciel. Tant pis j’avance on verra bien !!
Me voila au dessus de la crête suivante, je descends doucement, j’ai encore du gaz mais il ne faut pas trop que je m’attarde. Et plus j’avance plus je me rends compte que je suis toute seule même Sté est retourné vers le déco et Dom a disparu. Aie aie aie je ne sais pas où je dois aller.
Je regarde autour de moi et puis j’entends Pascal à la radio qui me dit, continue tout droit ça va le faire !!
On se retrouve au dessus d’une gorge, plus très haut mais ça va, ça passe, le problème c’est que là dedans, il n’y qu’une route pour le cas où…Le vol engagé c’est pas trop mon truc. La radio grésille et Dom se fait entendre, en fait il est au déco, il y était retourné pour nous rechercher (ou pour remonter on ne saura jamais) il est au plaf snif…qu’est ce que je fous là, ça pue la vache !!
A l’entrée je prends un boulet qui me remonte un peu mais qui me secoue comme un prunier, j’essaie de l’enrouler histoire de remonter mais là j’entends une voix à la radio « fais gaffe rentre pas dans la gorge !!!»
Ma lanterne rouge se met à clignoter un peu plus et là je ne me sens vraiment pas bien dans cet endroit, du coup je ravance en direction de la vallée verdoyante au bout de ce trou. Pendant que Pascal se fait secouer mais remonte un peu ? Je suis verte mais je préfère avoir l’aile au dessus de la tête quand même !
Je reprends bien une bullette sur la crête mais celle-ci me décale plus qu’elle me remonte. Je sens la vache arrivée, je suis dégouttée. Je retente d’enrouler sur quelques tours mais en vain je perds plus que je monte. Snif snif, je me vois posée sur place, au bout de 58min et 14km alors que notre route est dessinée dans le ciel…(bon d’accord cette photo a été prise à 19h mais imaginé ce qu’était les nuages à 15h !!!)
Certes au vu du vent le retour aurait été difficile mais l’aller lui, était à faire les doigts dans le nez…encore un échec sur un site nouveau…
M’enfin ce qui me rassure c’est que Sté pose à l’atterro (lui la vache c’est pas son truc). Pascal se fait enterrer deux champs plus loin que moi et Dom par dépit de voler tout seul pose dans le même champ que moi… L’après midi se terminera sous l’eau dans la piscine…
Mais vers 17h l’appel du vol se fait sentir, on abandonne la piscine et remontons au déco ouest cette fois, même à cette heure ci (19h) la
est horizontale c’est impressionnant !!! Dom et Sardine décollent en bi
, je les suis
et Pascal nous rejoint ensuite. En quelques minutes le bi s’extrait du déco et va se promener au bout de la crête. Moi je zizouille sans trop monter. Puis un bon thermique remonte le bi encore plus haut, et me voila à mon tour à 2500, puis je reperds tout pour ne pas trop passer derrière la crête…
Mais le bi monte monte monte et le voila au nuage et Pascal le suit…j’ai les dents qui poussent. Je chope un balèze à +6 et je le travaille et lui parle en lui demandant de ne pas trop me secouer et de me monter au nuage. La radio me dit « Ah ben ça y est t’as réussit à remonter !! » Oui ma petite moi je fais attention à ne pas passer derrière la crête en me faisant trop décoller !!!
Et soudain une fois au nuage je me dis « et si je rentrais vers la piscine pour un petit bain » Les deux autres déjà plus bas en train de se diriger vers l’atterro seront content quand je vais leur annoncer ça !!!! Comme de par hasard une Aspen à fait demi tour pour essayer de remonter juste après cette boutade !!!!
Je me ravance aussi mais un autre idée me vient à l’esprit tout en étant scotchée contre le vent… « Et si j’essayais de remonter au déco après tout j’en ai pas marre encore moi d’être la haut ».
Du coup je passe au vent de la crête et m’appuie sur la 1ère falaise encore au soleil et là comme par magie bipbipbipbipbip…
Je remonte à la hauteur du déco en moins de temps qu’il me faut pour l’écrire. En plus j’entends à la radio qu’ils se font tarter à l’atterro. Ah ben oui je suis mieux là !!!
Et si je reposais au déco il est plus de 20h le vent va bientôt baisser
. Je m’amuse donc je vais jusqu’au bout de la crête à droite du déco
(à noter que je fais le même nombre de km que l’après midi, mais en ligne droite pfff) Je suis bien en l’air ça monte tout seul c’est de l’huile et le ciel commence à rougir c’est magnifique.
Vers 21h je me dis qu’il est temps de poser, les autres sont à l’atterro en train de fêter le 1er 3000 de Sardine. Je repasse devant le déco pour voir la manche, mais celle-ci est toujours à l’horizontale.
Alors je regarde le couché de soleil
en me disant qu’une fois qu’il sera couché l’air faiblirait mais le jour commencait à décliner mais pas la
. En plus, les autres sont déjà remontés chercher la voiture, ça ne sert donc plus à rien que je pose en haut. Je leur dit à la radio que je vais donc poser à l’autre atterro pour éviter de me faire tarter. Ok pas de souci je viens te chercher que j’entends !!
Je m’avance donc dans la vallée parce qu’au relief ça tient toujours !! Je fais même les oreilles pour que ça descende plus vite, à un moment donné ça suffit j’ai envie de retrouver la terre ferme au bout de 3h !!!! Mais arrivé à 100m sol ; ça ne veut plus descendre et ça me balotte dans tout les sens pfff ça suffit !!!!
Finalement je pose non sans mal mais correctement. Comme à mon habitude, je commence par faire pipi sous l’œil attentif de la lune qui a pris la place du soleil
et prends mon temps pour replier en attendant Dom.
Une fois fini de plier je vais me mettre au carrefour puisqu’il n’est toujours pas là. Et je commence à regarder les voitures passer et la nuit tomber… Et puis au bout de 3/4h le tel sonne.
Claire t’es où ??? Ben à l’atterro du camping. C’est une blague ?? Ben nan je t’attends. Mais je suis rentré moi là, je suis venu à l’atterro je ne t’ai pas vu j’ai cru que tu étais rentrée par tes propres moyens et ensuite avec les autres. Arrête Dom c’est pas drôle j’en ai marre d’attendre tu arrive la ?? Nan je ne rigole pas là putain tu pourrais appeler quoi !!! Ok on ne s’énerve pas je reviens j’en ai pour 1/2h !!!
Les boules, j’ai rien compris, le champ il n’est pas non plus immense !!
Et 5mn plus tard une voiture ralentie, deux chiens sautent de celle-ci en aboyant, merde je vais me faire bouffer et puis non ils partent à l’opposé. Mais la voiture fait une marche arrière jusqu’à moi. Qu’est ce que vous faites la à cette heure ci (il est 22h30 quand même). Ben j’ai posé et me suis faites abandonner…
Il me ramène gentiment jusqu’à Saint André. J’appelle Dom, pas de réponse. J’appelle Pascal, non Dom n’a pas son tel aie
, et sa radio est allumée euh non pas avant le col à mon avis aie aie et s’il me loupe je me fais tuer. Je me mets donc presque au milieu de la route à Saint André. Et appel à la radio à chaque voiture que je vois passer, mais pas de réponse. Et puis une voiture passe à fond, merde c’est lui je n’ai pas eu le temps de faire coucou…Ouf il m’a vu. Je fais ma mine de chien battu mais ça va il a le sourire
reouf !!!!
Des pâtes au gorgonzola nous attendent. On les a bien méritées !!!!
La deuxième journée a commencée moins brutalement que la veille, par un appel au creux de l’oreille plutôt qu’une arrivée fracassant d’un fou et sa guitare. Le p’tit dèj se passe comme la veille sauf qu’il n’est pas 8h mais 9h30, ça sent la grosse motiv’. Du coup, on arrive à 12h au déco, cette fois ci le choix est vite fait on, va à l’ouest.
Aujourd’hui il n’y a personne, même le vent ne semble pas être au rendez-vous (même la veille à 21h30 la
était plus en forme) mais bon il y a un voile devant le soleil, le temps de raconter quelques conneries
et il revient entre les altocums qui se détachent. D’un coup, un allemand décolle, il zizouille ne monte pas terrible mais ne fait pas ce qu’il faut non plus, parce que 10m plus à sa gauche ça monte !!
On se prépare donc doucement puisque le ciel se découvre. Sté y va en prem’s part à gauche
, le temps que je me prépare et que je décolle il n’est déjà plus parmi nous. Pascal me suit, on zizouille en prenant un peu mais trop peu. Et Dom décolle quelques minutes plus tard part à droite et bipbipbipbipbip j’ai à peine le temps de trouver une bulle (enfin appeler ça une bulle quand tu monte à +4 c’est peu dire !!) que j’enroule avec un delta, que je le vois au même niveau que moi en 3s, je suis verte et du coup je le perds. Grrrr cette fois je suis bien mure !!
Je ravance, me fais dégueuler et ne retrouve rien. Pendant ce temps, Dom et Pascal partant en direction de Cheval blanc, là j’ai vraiment les boules…je m’avance vers eux en les regardant se faire enterrer aux antennes niaf niaf niaf niaf.
Oh bonheur mon vario se met à chanter +2 +4 +6 youhou !! Trop cool ça remonte. Je le travaille, je m’applique et je trépigne. Ça y est me voila au nuage à 3200 en quelques minutes. C’est trop beau je vois le cross qui me tends les bras. En balayant le ciel du regard j’aperçois Dom à la même hauteur que moi.
Un coup de radio et voila qu’on se dirige en direction de notre 1er point, Cheval Blanc. Je fais une trace directe. A cette altitude je vais bien reussir à atteindre la montagne avant la transit.
Ça avance pas mal, dom est devant moi, on est à peut près au même niveau mais plus on avance, plus il perd de l’altitude, je rigole et puis je me dis merde je vais au même endroit et j’ai une SIGMA aie aie aie !! Ça ne loupe pas, j’arrive dans la zone et beuuuuuuu -5 ça tombe du cile mais on est au début de la crête ça va reprendre…
Beuuuuu ça continue. J’entends à la radio « Tavance à combien là ? » Je regarde le GPS : 25km/h c’est bon ça le fait…mais plus ça descend moins je vois le paysage défiler sous mes pieds, Dom me distance et j’ai l’impression que je n’avance plus. Je rejette un coup d’œil au GPS,
il indique toujours 20km/h…mais en fixant un point devant moi il avance…
c’est donc ca je recule en fait
A ça craint. Je regarde autour de moi
, à gauche il y a une vallée étroite avec des arbres et une route point barre. Derrière il y a une forêt, une gorge et une route. Devant il y a bien des champs mais ça n’ira pas…Il ne me reste plus qu’à droite, il y a une gorge et plus loin la vallée d’hier. Ça va le faire c’est vent de cul.
Ok demi-tour. Je m’appuie sur une crête
mais me rend vite compte que
je suis sous le vent. Je sers les dents, toute manière, j’ai pas le choix si je veux poser au bout.
En m’appuyant sur cette crête je retrouve un truc mais ça me démonte la tête.
J’entends à la radio c’est dommage ça remontait devant et là tu reprends…Naaaann pas moyen c’est un coup à se retrouver sur la plaine où il n’y a pas de route. Alors j’avance…
Cette fois ci je vais bien à 40km/h mais ça descend à -5
, je ne suis déjà pas très haute mais alors là je me demande si je dois aller poser sur la crête où m’engouffrer dans cette gorge….Je regarde le plateau, il n’y a pas de route et les arbres sont couchés alors que dans la gorge ça me laisse une chance d’avancer et il y a de la place pour poser.
Ok j’avance. Mais en passant en dessous de la crête, je me mets encore plus dans les rouleaux, la SIGMA prends des airs de jamais vu
.
A gauche, à droite, devant derrière j’ai les mains qui s’agitent pour la retenir et ma lanterne qui s’est cachée de peur… Lorsque j’arrive enfin sur la crête, je me dis que je commence à sortir de ce guêpier c’est à ce moment là que mon stab gauche décide d’aller faire un bisou à son pote à droite
. J’ai les pieds qui s’élèvent plus haut que ma tête et qui se mettre à battre l’air frénétiquement. La mon cerveau se réveil pour leur dire que ça ne sert à rien et que c’est plutôt au niveau des bras et du corps qu’il devrait y avoir une réaction…aussitôt dit aussitôt fait. Je range mes pieds sous la sellette et me penche du coté ouvert, mais c’est aussi le cote du relief et lorsque mes yeux voit les arbres j’ai un mouvement d’hésitation…c’est pas par là ma route ?? Je suis tout de même assez loin et le temps que ça rouvre ne m’a pas tant rapproché que ça. Ensuite je redécouvre mon profil comme je le connais et je l’aime bien comme ça d’ailleurs !!!
Je jette un coup d’œil au sol, ça y est je suis dans la vallée accueillante avec plein de champs Ouf !!! Oui mais je ne suis pas encore au sol.
La radio grésille et me demande comment ça va et comment c’est la où je suis. J’attrape la radio « Ben en fait je viens de me faire cacahuèter le gueule mais la ça va mieux, je vais aller poser….mais j’ai pas le temps de finir ma phrase déjà pleine de tremblements que je me prend une monstre dégueulante, le problème c’est que devant moi j’ai encore un petit mamelon à passer et derrière non seulement c’est sous le vent de la brise mais en plus c’est pas du tout accueillant…ça commence à faire long le tartage.
J’avance donc comme je peux en longeant le mamelon, je repère un champ accessible, un route et tout d’un coup bipbipbipbibpibip, ça remonte d’une cinquantaine de mètres. Ça y est j’ai des champs sous les pieds OUF !!! Je zone donc au dessus en me remettant un peu de mes émotions. Les larmes me montent dans les yeux, je vais craquer mais mais ma petite lumière rouge me reprends à l’ordre, « Tu n’est pas encore au sol c’est pas le moment ».
Et j’entends Dom à la radio qui me dit que je ne vais pas pouvoir aller poser dans le même champ que la veille…(ah euh ben je ne pensais pas aller jusque la bas) mais que j’ai bien géré mon aile, j’ai plus qu’à bien analyser le vent et de poser comme un fleur, il arrive…il continue de me parler pour me rassurer et être sur que je vais bien poser mais je suis déjà repartie sous mon aile à la sentir et la garder au dessus de ma tête. Je fais du yoyo pendant 10mn (enfin je ne sais pas mais ça m’a paru super long) mais c’est pas grave le sol se rapproche, j’attends ça va le faire je ne suis plus à ça prêt, je veux poser entière !!!
A un moment je me rapproche d’un champ à coupdechouck nan je ne vais pas prendre une douche en plus !! Mais nan je l’évite ! Et à 10m/sol mon aile droite se ferme et m’emmène vers une rangée d’arbre…nana ça non plus, je la contre et ça rouvre !!!
Ça y est j’ai enfin les pieds au sol OUF, bon je suis dans un champ de trèfle zut manquerais plus que je me fasse engueuler par le paysan !!!
Je prends mon aile en bouchon et me pose à l’ombre sur le bord du champ. Cette fois ci ma figure ressemble à une fontaine, je m’assieds dans ma sellette en combi avec les gants et sens mon corps partir en tremblement, je respire avec difficulté, mais je suis au sol avec tout mes membres.
Et malgré cette peur panique, j’ai été aux commandes jusqu’au bout. Pendant que j’essayais de trouver de l’air, dans mon dos Dom venu poser au même endroit se fait le même sketch, 50m en haut 10m en bas, la mantra qui ne veut plus tourner et à 20m/sol une belle frontale assymétrique, outch c’est du sport…tout ça pour venir voir si tout va bien…on en refait pas des amis comme ça. Merci Dom.
Pendant ce temps Pascal rester devant la crête de demande de quel coté partir. Du coup il enroule ce qu’il peut et va poser un peu plus loin dans la vallée pour être un peu moins sous le vent.
Une bonne leçon à retenir, quand ils annoncent 60km/h, même s’il n’y a rien au déco on s’abstient !!!!
Merci Sardine d’être venue nous chercher deux fois dans cette vallée.
La morale de ce vol c’est qu’on a bien regardé la météo avant de monter au déco mais arrivé la haut il n’y avait pas tant de vent que ca et puis le fait de n’avoir pas pu faire les bornes voulus la veille, nous ont fait décoller quand même.
Ca aurait pu mal finir…rester humble la nature est plus forte que nous !!!